Les années 2015-2018 ont été les plus chaudes jamais enregistrées sur la planète selon l'Agence Océanique et Atmosphérique Américaine (NOAA).
Températures mondiales annuelles moyennes depuis 1880 par rapport à la moyenne à long terme (1901-2000). La ligne zéro représente la température moyenne à long terme pour l'ensemble de la planète ; les barres bleues et rouges indiquent la différence au-dessus ou au-dessous de la moyenne pour chaque année (sources : NOAA Climate.gov / Global Time Series).Isabelle Delattre
Directrice Finance Responsable
Crédit Mutuel Asset Management
Et 2019 n'a pas fait infléchir la courbe. Entre 2015 et 2019, il aura fait 0,2 °C de plus qu'entre 2011 et 2015 selon le rapport de l'Organisation Météorologique Mondiale.
Par ailleurs, selon un récent rapport de l'ONU, les émissions de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone) ont progressé en moyenne de 1,5% par an ces 10 dernières années, ne donnant aucun signe de ralentissement, alors qu'il faudrait qu'elles baissent de 7,6 % par an, chaque année entre 2020 et 2030 pour espérer respecter la limite de +1,5 °C de réchauffement à 2050, objectif idéal fixé lors de l’Accord de Paris en 2015.
Sous un autre angle, la NASA a compilé l’augmentation de la concentration de dioxyde de carbone et sa distribution mondiale pendant quinze ans, grâce à des données collectées sur la Terre et depuis l’espace. À la fin des mesures, en 2015, le maximum atteignait 402 ppm (parts per million). Aujourd’hui, nous en sommes à 418 ppm.
La dernière fois que l'atmosphère terrestre a connu une teneur en CO2 comparable, « c'était il y a 3 à 5 millions d'années : la température était de 2 à 3 °C plus élevée qu'aujourd'hui, et le niveau de la mer était supérieur de 10 à 20 mètres au niveau actuel », souligne l'Organisation Météorologique Mondiale.
Pour parvenir à limiter le réchauffement climatique à seulement 1,5 °C (certains experts assurent que c'est encore techniquement possible), les niveaux d'ambition devraient tout simplement être multipliés par cinq !
Dans ce cadre, nous ne pouvons que saluer les 631 investisseurs institutionnels représentant plus de 37 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion qui, à l’occasion de la récente Conférence de Madrid (COP25), au côté de The Investor Agenda (initiative de collaboration dont nous sommes signataires), ont exhorté les gouvernements à éliminer progressivement l'énergie thermique au charbon, mettre un prix significatif sur la pollution au carbone, mettre fin aux subventions pour les énergies fossiles, et renforcer les contributions déterminées à l'échelle nationale pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris.
Nous vous souhaitons une année 2020 riche de gentillesse.
Achevé de rédiger le 06/01/2020