En plus du « Green Deal » annoncé récemment, la nouvelle Commission européenne, par l’intermédiaire de sa présidente Ursula Von der Leyen, affirme ses ambitions en matière de financement de la transition énergétique et environnementale. Elle présentera au troisième trimestre 2020 une nouvelle stratégie afin de mettre l'accent sur une plus grande divulgation des données ESG par les entreprises et les institutions financières. Les entreprises et les investisseurs doivent donc se préparer à l'arrivée d'exigences de reporting plus strictes car le système de classification des activités économiques durables, soit « la taxonomie verte », permettra de disposer désormais d’un langage commun au sein de l’UE, sur tous types d’investissement (ce qui n’était pas envisagé au préalable), notamment pour limiter, voire éviter les accusations de « greenwashing » ou de « faux investissements verts ».
Ce projet fait écho à l’engagement de la part de l’UE d’une neutralité carbone à l’horizon 2050 imposant une accélération des investissements dans les actifs verts au cours de la décennie qui débute.
Isabelle Delattre
Directrice Finance Responsable
Crédit Mutuel Asset Management
Le Green Deal européen
(Source : Commission européenne, « The European Green Deal », 2019)Entre autres choses, les risques de catastrophes naturelles deviennent plus intenses et plus fréquents.
L’ambition du « Green Deal » européen est double :
- Opportunité de transformer l'UE en une société équitable dotée d'une économie moderne, économe en ressources et compétitive, où il n'y aura pas d'émissions nettes de gaz à effet de serre en 2050,
- Promotion d’une nouvelle stratégie de croissance économique, au travers d’investissement massifs, découplée de l'utilisation des ressources.
Ainsi l’activité économique sera considérée comme durable si elle contribue à au moins un des objectifs que sont l’atténuation et l’adaptation au changement climatique, la protection de l'eau et des ressources marines, l’économie circulaire incluant le recyclage des déchets, la prévention et le contrôle de la pollution et la biodiversité. Deux sujets sensibles, le gaz naturel et le nucléaire, seront-ils retenus ou pas comme technologies favorisant la transition ? Si oui, ils pourraient cependant ne pas être financés dans le cadre du Green Deal ; la question reste posée...
En effet, l’UE veut mobiliser 1 000 milliards d'euros pour la transition écologique sur 10 ans et afin que l'argent mobilisé serve réellement à atteindre l'objectif affiché, la Commission mise sur la « taxonomie européenne ».
La courbe d’expérience est en marche pour toutes les parties prenantes y compris les États, les collectivités... mais nous sommes encore loin d’une coopération internationale.
Achevé de rédiger le 05/02/2020