La problématique globale de l’environnement et du réchauffement climatique adresse celle de la biodiversité qui peut être étudiée au travers de considérations scientifiques, industrielles, étatiques... Si la biodiversité évoque la diversité du monde vivant à tous les niveaux (diversité des milieux ou écosystèmes, diversité des espèces, diversité génétique au sein d'une même espèce...), il est assez clair que les activités humaines depuis l'ère préindustrielle ont dégradé cet actif plus que précieux.
Un chiffre : 14% seulement. Selon une récente étude scientifique, c’est le taux de cours d'eau du globe qui abritent une biodiversité en poissons peu impactée par les activités humaines. En effet si les impacts sur la biodiversité sont souvent abordés sous l'angle du nombre d'espèces (diversité taxonomique), alors qu'ils pourraient également être mesurés en termes de fonctions (diversité fonctionnelle) ou de liens de parenté entre espèces (diversité phylogénétique), le CNRS-Université Toulouse III a développé un indicateur prenant en compte ces différentes dimensions : plus de 50% des 2 456 cours d'eau étudiés ont eu leur faune de poissons fortement modifiée par l’activité humaine.
Isabelle Delattre
Directrice Finance Responsable
Crédit Mutuel Asset Management
Les possibles options de changement
Le récent rapport sur l'économie de la biodiversité dirigée par le professeur Sir Partha Dasgupta (Université de Cambridge), appelle à tenir compte de la nature dans l'économie et la prise de décision : « nous avons plus prélevé dans nos écosystèmes que leur capacité de régénération. Or, les écosystèmes sont complexes : il est plus couteux de les restaurer que de les conserver car ils ont une mémoire. Les économistes qualifient ce phénomène d’effet d’hystérèse ». Il est donc nécessaire de réduire notre empreinte écologique et les solutions proposées par les scientifiques sont difficilement atteignables voire inefficientes car le capital naturel n’a pas de valeur de marché et son horizon de rendement est souvent trop lointain :
- Réduction des surfaces agricoles utilisées pour l’élevage (67%) et donc de la consommation de viande,
- Réduction du gaspillage alimentaire (1/3 de la nourriture produite),
- Régulation de la population mondiale (10,8 milliards estimée par les Nations Unies d’ici 2100),
- Promouvoir l’innovation au sein de la production de biens finaux : décarbonation du secteur de l’énergie, fertilité des sols avec l’agriculture itinérante...
- Mise en place de politiques publiques : zones protégées, taxes sur la pollution, incitations aux financements d’investissements dits écologiques...
Les services écosystémiques ou écologiques fournis par la biodiversité, comme la pollinisation des cultures, la purification de l'eau, la protection contre les inondations et la séquestration du carbone, sont estimés à 125-140 billions de dollars chaque année, soit plus d'une fois et demie le PIB mondial, selon l'OCDE.
Si 2021 a été consacrée année de la biodiversité et verra le sujet porté par les Nations Unies en Mai, la situation s’aggrave et le défi à relever pour l’investisseur reste important pour intégrer la biodiversité dans ses portefeuilles tant les données sont manquantes et les projets pertinents de petites tailles ; mais le coût social et humain ne peut attendre.
Achevé de rédiger le 03/03/2021
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