C’est le résultat des derniers calculs du World Economic Forum (Global Gender Gap Report) dans son passionnant rapport 2023 Global Gender Gap Report, publié il y a quelques jours (WEF_GGGR_2023.pdf). Chaque année, le WEF fait le point sur l’évolution de l’écart entre les sexes dans 4 domaines aussi différents que :
- La participation et les opportunités économiques
- Le niveau d’instruction
- La santé et la survie
- L’autonomisation politique
Les indices publiés permettent de :
- comparer les progrès d’une année sur l’autre, pays par pays, domaine par domaine,
- mais aussi de présenter un horizon temporel à l’égalité entre les genres, basé sur le dernier écart constaté et le rythme de progrès.
Cet horizon, l’année 2154, est certes un résultat provocateur. Il n’en reflète pas moins la lenteur des progrès constatés.
La période récente du Covid n’a pas été propice à la réduction des écarts Homme/Femme. Ainsi, l’année 2023, avec une réduction de l’écart moyen de 0,3 % sur l’année précédente, permet juste de retrouver les niveaux de pré-pandémie. Un 1er enseignement se dégage ainsi : les périodes de crise ne favorisent pas l’égalité entre les genres.
Les progrès constatés sont d’ailleurs lents, signe de la multiplication de crises. Alors que le rapport du WEF est publié depuis 17 ans, la réduction de l’écart moyen constaté n’a été que de 4,1 % depuis 2006. Si le niveau d’instruction et le sujet de la santé présentent globalement des bilans proches de l’égalité aujourd’hui, avec des sous-indices proches de 95 %, les domaines de la participation à la vie économique et de l’autonomisation politique ne progressent que très lentement.
Pour Saadia Zahidi, Directrice Générale du World Economic Forum, « les femmes continuent de supporter le poids de la crise actuelle du coût de la vie et des perturbations du marché du travail ».
Il existe bien entendu de fortes disparités géographiques dans les résultats de l’étude.
Le continent européen apparaît ainsi très bien positionné sur les 4 domaines identifiés. L’Afrique, le Moyen-Orient et une partie de l’Asie continuent à payer le poids de l’Histoire, comme le montre le graphique suivant, représentant l’indice global (100 % signifiant l’égalité parfaite) par grandes zones géographiques.
Source : Global Gender Gap Report 2023
On trouve cependant quelques surprises dans l’examen du top 10 mondial :
Source : Global Gender Gap Report 2023
Si les « suspects habituels » du nord de l’Europe trustent encore les premières places (à l’exception du Danemark), la présence du Nicaragua et de la Namibie dans ce peloton de tête montre que la question de l’inégalité Homme/Femme n’est pas une fatalité et peut être réglée partout. Ces pays font figure d’exemple sur leur continent.
Où se situe la France ?
Coincé en médiocre 40e position (sur 146 pays examinés), entre le Libéria et le Bélarus, notre pays ne brille pas particulièrement.
Source : Global Gender Gap Report 2023
Si les sujets Éducation et Santé présentent des résultats excellents, l’Économie pourrait obtenir un score bien meilleur. Quant à la Politique, il s’agit d’un véritable angle mort de l’égalité Homme/Femme dans l’Hexagone.
Comment agir ?
Chaque levier compte, en particulier sur les thématiques où notre pays présente des résultats faibles. Ainsi, CM AM contribue à améliorer notre score sur le thème Économie en participant de manière active au Club 30 % France. Cette association professionnelle vise à collaborer et à coordonner une communauté d’investisseurs autour de la question de la mixité, ainsi qu’à générer des discussions ouvertes avec les sociétés du SBF120 et à les accompagner dans cette transition.
Et vous, que faites-vous ?
Achevé de rédiger le 28 juin 2023