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À l’approche de la normalisation des économies, les marchés, préoccupés aussi par la forte progression du rythme d’inflation, sont plus hésitants et plus volatils. Une nouvelle configuration qui devrait rester quelques temps encore et à laquelle il faudra s’habituer.

L’environnement économique et monétaire

Le virus recule mais continue à se défendre et reste assez fort pour influencer l’économie et les marchés financiers.
La reprise économie mondiale se poursuit et les niveaux atteints se rapprochent de ceux d’avant la pandémie. Les États-Unis et la Zone Euro devraient retrouver leurs niveaux de PIB de la fin 2019 avant la fin de l’année.
Dans les mois à venir, au fur et à mesure que le rebond post-pandémie va s’apaiser et que les soutiens budgétaires et monétaires vont se réduire, le rythme de croissance diminuera.

L’inflation

Tous les pays ou presque sont touchés, mais la situation est bien différente selon les pays, notamment entre les États-Unis et la Zone Euro.

  • L’inflation en Zone Euro, mesurée par l’ICPH aujourd’hui à +4,10% vs -0,3% en décembre dernier, n’est pas vraiment inquiétante. En effet, elle est due à la hausse des prix des produits volatils. Pour s’en convaincre, il suffit de se référer à l’ICPH core (l’indice dans lequel sont exclus les produits volatils : l’énergie et produits alimentaires) qui est passé de +1,4% en décembre dernier à +2,1% en octobre.
  • Aux États-Unis, c’est différent et certainement plus difficile à maîtriser car, d’une part, elle provient des produits stables, comme les prix des logements, les loyers et les voitures et d’autre part, elle progresse déjà plus vite que les hausses de salaires.

La vraie question aujourd’hui est donc de savoir si cette flambée des prix sera temporaire ou persistante.

La réponse des Banques Centrales

La reprise économique dans les pays développés ayant ramené, ou presque, le PIB de ces pays sur les niveaux d’avant crise, les Banques Centrales commencent à réduire leur soutien.

Le niveau atteint de l’inflation devient préoccupant. À l’exception du Japon, le niveau de l’inflation est aujourd’hui bien au-dessus des objectifs des Banques Centrales, généralement de 2%.

Néanmoins, les Banques Centrales restent convaincues du caractère transitoire de la hausse des prix. Interrogé sur cette position, J Powell a répondu « Notre attente de base est que les goulots d'étranglement et les pénuries persisteront jusqu'à l'année prochaine, ainsi que l'inflation élevée. Et qu'à mesure que la pandémie s'atténuera, les goulets d'étranglement de l'approvisionnement s'atténueront et la croissance de l'emploi reprendra. Et comme cela se produit, l'inflation diminuera par rapport aux niveaux élevés d’aujourd’hui ».

De fait, tant qu’elles resteront sur cette position, elles ne relèveront pas leurs taux directeurs.

Risques et menaces

  • L’inflation. Il existe peu de précédents. Faire des anticipations est difficile. On ne peut donc pas être sûr du moment où les taux d'inflation actuels vont s'estomper, ni de combien.
  • Un prolongement des pénuries.
  • Une nouvelle mutation du virus est donc encore possible.
  • Chine : ralentissement économique prolongé, répression réglementaire, nettoyage dans l’immobilier.
  • La géopolitique.

Réflexion sur les marchés ?

Actions, toujours rentables, mais des gains plus limités en 2022

  • Malgré le ralentissement du T3-21, le niveau de l’activité économique mondiale est toujours très élevé.
  • Qui des fondamentaux microéconomiques ou des taux d’intérêt influenceront le plus les valorisations  ? Durant, le S1-21, le moteur haussier a été la baisse des taux, depuis août c’est plutôt les fondamentaux.
  • Les entreprises pourront-elles maintenir leurs marges ?
  • La normalisation des résultats des entreprises se traduira par de plus petites croissances des bénéfices et par conséquence une contraction des valorisations.
  • Quel impact des pénuries ?
  • Quelle sera la conséquence de la réduction de la liquidité sur les multiples de valorisation ?

Allocation :

La trajectoire des marchés actions reste haussière à moyen terme, mais, à court terme, il y a encore beaucoup d’incertitudes susceptibles de perturber la bonne marche des actions et provoquer de la volatilité comme on l’a vu ces derniers mois. Face à ce scénario, il est important de maintenir une allocation souple et opportuniste.

Actions :

Nous conservons nos positions neutres sur les trois grandes régions du monde développé mais sommes plus sceptiques sur les pays émergents, toujours à la peine, notamment la Chine qui enchaîne les contreperformances.

Obligations :

  • La tendance des taux souverains reste haussière, ce qui nous incite à réduire la sensibilité de cette catégorie d’obligations.
  • Les spreads de crédit IG sont très resserrés, la prime de risque est devenue très faible donc prudence sur l’IG américain et européen. Nous sommes plus constructifs sur le High Yield.
  • Les prix vont continuer de grimper d’où notre surpondération des obligations indexées inflation.
  • Nous maintenons la neutralité sur les obligations convertibles.

Achevé de rédiger le 15 novembre 2021

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