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Allocation des fonds diversifiés

La semaine dernière s’est tenu notre comité d’allocation mensuel. C’est l’occasion pour nous de faire une mise à jour à mi‑année de notre scénario économique et de nos choix d’allocation.

Le résultat du second tour des élections législatives françaises a été évoqué dans nos débats, même si son impact sur les marchés reste faible. En effet, aucun parti ou coalition n’a réussi à obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale, et le Nouveau Front populaire est arrivé en tête. Une nouvelle période d’incertitudes s’ouvre concernant la politique qui sera menée, ce qui se traduit par une réaction mitigée vis‑à‑vis des actifs français, avec en ligne de mire l’élaboration d’un budget capable de répondre à la procédure de déficit excessif engagée contre la France par l’Union européenne. Dans ce contexte, nous restons prudents concernant les taux souverains français et les spreads OATBund. Au sein du crédit, le spread des émetteurs français devrait rester légèrement supérieur à son niveau précédent.

L’autre actualité politique concerne les États‑Unis, avec l’élection présidentielle qui se tiendra en novembre. En échappant à une tentative d’assassinat, Donald Trump a gagné en popularité, et les sondages le donne largement vainqueur, contre un Joe Biden dont l’âge est jugé trop élevé par beaucoup d’électeurs. La mise en œuvre de son programme (baisse d’impôts, hausse généralisée des droits de douane, hausse de la production de gaz et pétrole) restera toutefois dépendante de sa majorité au Congrès. Au‑delà de toutes considérations politiques, les investisseurs considèrent ce programme comme favorable aux bénéfices des entreprises américaines, donc bon pour les marchés d’actions.

Le retour de la politique sur le devant de la scène génère de la volatilité à court terme. Les actions « Trump Trade », comme le Russell 2000, surperforment fortement les Gafam. De plus, une application totale du programme économique de Donald Trump pourrait générer une augmentation de + 200 bp de l’inflation américaine à horizon fin 2025. Sur le long terme, les politiques monétaires et l’évolution de l’inflation restent la clé pour les marchés. Pour envisager une baisse des taux directeurs, la Fed attendait des signes plus clairs du ralentissement des prix. Or les données CPI de juin, publiées en ralentissement (+ 3,0 % en glissement annuel), confirment un retour graduel vers la cible de 2 %. Cette tendance semble maintenant solide, puisqu’elle est entretenue par un tassement des prix des services et par la réduction des tensions sur le marché du travail. La Fed devrait donc réduire ses taux directeurs de 25 pb en septembre pour accompagner ce tassement en cours de l’inflation. Dans le même temps, le ralentissement économique se confirme. L’indice ISM des services est passé sous le seuil de contraction à 48.8, tandis que la confiance des consommateurs (calculée par l’université du Michigan) est en recul pour le 4ème mois d’affilée.

En Europe, les indicateurs d’activité PMI ont reflété les incertitudes récentes des entreprises, en rechutant. Dans le détail, cette déception s’explique à la fois par la faiblesse de la composante des services et celle de l’industrie, mais les données nationales montrent que ce sont surtout la France et l’Allemagne qui pénalisent la zone euro, chacune pour des raisons distinctes. En France, le regain notable d’incertitude lié au contexte politique a été clairement cité. En Allemagne, c’est toujours l’industrie qui est à la peine et plonge encore davantage en territoire de contraction, pénalisée par la baisse de la demande et le regain de tensions commerciales avec la Chine. Du côté de la demande, la tendance est meilleure avec une consommation portée par des salaires réels positifs depuis plusieurs mois. Ce contexte devrait permettre à la BCE de poursuivre les baisses de taux directeurs de manière graduelle, après une première baisse en juin. Les pressions inflationnistes persistantes l’empêcheront d’adopter un rythme d’assouplissement trop rapide. En effet, la dynamique de désinflation dans les prix des services reste très progressive, en lien avec la vigueur de la croissance des salaires.

Cet environnement d’assouplissement monétaire des 2 cotés de l’Atlantique est un facteur de soutien pour les marchés d’actions, d’autant que la résilience de la croissance devrait soutenir les résultats du deuxième trimestre. Cependant, nous affichons une certaine prudence, ces bonnes nouvelles semblent déjà bien intégrées dans les cours. Les performances des indices ont été bonnes depuis le début de l’année, et nous sommes proches de nos objectifs. Aussi, nous pensons que la montée des risques politiques offrira des opportunités pour se renforcer sur les actions au cours des prochaines semaines, nous restons proches de la neutralité en attendant. En termes d’allocation géographique, la dynamique de l’IA est un moteur puissant de croissance des bénéfices qui nous pousse à toujours favoriser la zone américaine, par rapport à l’Europe. Par ailleurs, les valeurs européennes apparaissent plus vulnérables aux tensions commerciales avec la Chine.

Concernant notre exposition aux marchés de taux, nous avions augmenté la duration de nos investissements, mais nous prenons maintenant des bénéfices au fur et à mesure que les taux longs baissent. Les anticipations du marché se sont recalées à notre scénario, en matière de politique monétaire. Nous sommes toujours favorables au crédit. Certes, les spreads se sont beaucoup réduits et n’offrent plus vraiment de potentiel, mais le portage reste attractif.

En termes de diversification, nous favorisons toujours l’or. En hausse d’environ 20 % depuis le début de l’année, son prix est soutenu par la forte demande des banques centrales qui souhaitent diversifier leurs actifs, mais aussi par son statut de valeur refuge lorsque les risques politiques augmentent.

Achevé de rédiger le 17 juillet 2024

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