Perspectives des Banques centrales et opportunité d'investissement
Dans le contexte économique mondial actuel, le sujet brûlant concerne le pivot des banquiers centraux, et notamment de la FED vers une posture plus accommodante. De notre point de vue, une première baisse des taux devrait intervenir en juin.
Du côté de l’inflation, les données indiquent une pression continue sur les prix. En effet, l'indice des prix à la consommation (IPC) aux États‑Unis a confirmé cette tendance, affichant une légère reprise en comparaison au ralentissement entamé depuis les points hauts de 2022 : + 3,2 % fin février 2024 vs. + 3,1 % en janvier 2024 et + 9,1 % en juin 2022.
En zone euro, les données fournies par Eurostat ne sont pas en reste, montrant également une inflation tenace, alimentée en partie par les coûts énergétiques et les disruptions dans les chaînes d'approvisionnement. Toutefois, un léger fléchissement a été observé, offrant un souffle d'espoir pour une politique monétaire moins restrictive à moyen terme.
Les perspectives économiques (PIB, taux de chômage, confiance des consommateurs et des entreprises, etc.) font état d'une situation nuancée.
De l’autre côté de l’Atlantique, les données macroéconomiques restent bien orientées avec un marché du travail et une croissance du PIB robustes. Dans son dernier communiqué, la FED a relevé ses prévisions de croissance 2024 à + 2,1 % (vs. + 1,4 %). En Europe, la Commission européenne abaisse ses prévisions de croissance pour 2024 et n’attend plus que + 0,9 % pour l’UE et + 0,8 % en zone euro (vs. + 1,2 %).
L’attente d’un changement de position des banquiers centraux s’appuie sur cette analyse complexe. Récemment, le ton des Banques centrales s’est voulu plutôt accommodant :
- La Suisse (BNS) a pris la décision d’entamer, à la surprise générale, une première baisse des taux (‑ 25 bp), ouvrant ainsi les attentes d’une baisse prochaine pour le reste du continent.
- La banque d’Angleterre (BOE) abandonne sa politique restrictive dans le sillage de données sur l’inflation encourageantes.
- Aux États‑Unis, la FED maintient le cap de 3 baisses de taux sur l’année.
- Au Japon, la semaine passée a été importante avec la décision de la BOJ de mettre fin à l’ère des taux négatifs, tout en maintenant un discours plutôt accommodant.
Dans ce contexte, marqué par une baisse en tendance de l’inflation et des discours rassurants des banquiers centraux, nous continuons à privilégier les actifs risqués.
Dans notre allocation, nous favorisons les actions américaines portées par les secteurs à forte croissance, bénéficiant des grandes tendances autour de la santé, l’IA et la technologie. Au sein de notre poche crédit, nous maintenons nos positions sur les dettes subordonnées financières, tout en ayant une sensibilité aux taux légèrement supérieure à celle de nos indices de référence.
Nous sommes positifs sur l’or qui reste un actif refuge dans un contexte géopolitique incertain.
Enfin, dans le cas où les chiffres d’inflation repartiraient à la hausse (pétrole, salaire, etc.), nous conservons des obligations indexées sur l’inflation pour diversifier la poche taux.
Achevé de rédiger le 22 mars 2024