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La saison des publications arrive progressivement à son terme. Cette saison a été marquée par une volatilité forte, exacerbée par les pressions inflationnistes et les nombreuses rotations sectorielles sur les marchés actions. Les « mega caps », généralement implicitement protégées par leur taille importante, n’ont pas été épargnées par ces mouvements extrêmes.

Chez les GAFAM, Microsoft a été le premier à s’essayer à l’exercice. Le groupe a affiché une croissance des revenus de 20% sur son deuxième trimestre, portée notamment par Azure (le business de «  Cloud computing » de Microsoft) en croissance de 46%. Bien qu’impressionnante, la croissance d’Azure représente une légère décélération comparée au trimestre précédent où la division progressait de 50%. La réaction des investisseurs face à ce ralentissement fut instantanée et le titre baissa alors de -5% en post-clôture. Néanmoins, les commentaires des dirigeants lors de la conférence ont été particulièrement rassurants. Microsoft anticipe ainsi une ré-accélération de sa division Azure dès le prochain trimestre, avec une croissance qui devrait surpasser les 46% (48% attendue par le marché dorénavant), portée par une demande toujours très forte pour les solutions de Cloud computing de Microsoft. Après une baisse initiale de 5%, le titre a ainsi clôturé en hausse de 3% le jour de sa publication.

Le géant à la pomme a également publié d’excellents résultats, salués par le marché avec une hausse de 3% de son cours de bourse. Dans un contexte où les contraintes sur la supply chain sont nombreuses, Apple a affiché des revenus records à travers ses différents produits et géographies. La marge brute a progressé de 2 points, aidée par un mix favorable entre la croissance de la division services et la part grandissante des Iphone haut de gamme. La vente de Mac fut la belle surprise de cette publication, en hausse de +18%, en accélération grâce à la nouvelle puce propriétaire d’Apple : la M1. La vente d’Ipad fut la seule ombre au tableau, avec une baisse des ventes de -14%, impactée par les contraintes de supply chain mais qui devrait s’améliorer dès mars selon les commentaires des dirigeants.

En amont de la publication d’Alphabet, les craintes étaient nombreuses : ralentissement de l’ecommerce mondial, faiblesse des dépenses en marketing digital des entreprises, flux logistiques tendus. Pourtant, Alphabet a su rassurer via une excellente publication du T4 et convaincre quant à ses perspectives toujours très attractives. Le titre a progressé de plus de 7% le jour de la publication. La division Publicité a affiché une impressionnante croissance de 36%, très au-dessus des attentes du marché. Google Cloud continue d’avancer très rapidement avec 45% de croissance et représente maintenant $5.5 milliards de revenus pour le Groupe. Autre point clé, le carnet de commandes du segment Cloud est en progression de +70% à $51 milliards, indiquant qu’une nouvelle accélération des revenus pourrait arriver dans les prochains trimestres. Outre les habituels programmes de rachats d’actions, Alphabet a également annoncé un fractionnement d’actions (stock split de 20 pour 1), afin de capter de nouveaux investisseurs particuliers.

L’action META Platform, anciennement connue sous Facebook, a vécu une journée de publication chahutée. META a atteint un stade de maturité où la majorité de ses activités sont maintenant en décroissance. La société a affiché un très fort ralentissement de ses revenus publicitaires tout en annonçant de nombreux investissements pour transiter vers son nouveau modèle : le Metaverse. Cette transition sera coûteuse, incertaine et très probablement longue. Dans un environnement où la concurrence des réseaux sociaux est très forte, notamment de la part de Tiktok, la visibilité quant au futur de META est actuellement très faible. La réponse des investisseurs fut donc proportionnelle à l’incertitude entourant l’action. L’action a baissé de plus de 26% sur la journée, effaçant plus de $250 milliards de capitalisation boursière, soit la plus forte perte de valeur jamais connue sur le marché américain.

Amazon fut la dernière GAFAM à se prêter à ce complexe exercice qu’est l’annonce de résultats. Après une dernière publication difficile, les attentes étaient nombreuses. Néanmoins, avec des résultats positifs, des prévisions rassurantes et un discours des dirigeants convaincant, Amazon est parvenu a regagné la confiance des investisseurs. Malgré une base de comparaison élevée, la division Cloud (AWS) affiche son 4ème trimestre d’accélération avec une croissance de 40%. AWS continue de profiter du phénomène de transition digitale des entreprises, accélérée par la pandémie, et a délivré une marge opérationnelle très au-dessus des attentes. Par ailleurs, après l’Inde, le groupe a annoncé une hausse des souscriptions Prime aux Etats-Unis. La hausse progressive de l’abonnement Prime dans les différentes géographies devrait avoir un effet positif sur la marge à terme. Enfin, de nombreux investisseurs redoutaient une guidance décevante pour le premier trimestre 2022 mais le management a délivré un message positif et rassurant, permettant au titre de progresser de plus de 13% sur la journée.

Achevé de rédiger le 11 février 2022

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