Alors que l’Europe fait face à une crise énergétique majeure suite à l’arrêt de l’approvisionnement en gaz par la Russie, les États-Unis apparaissent comme une zone d’investissement plus sûre dans un contexte de marchés financiers agités.
L’industrie américaine résiste bien car les prix de l’énergie sont inférieurs aux prix en Europe et la sécurité énergétique est assurée. La baisse des prix du Brent contribue à la baisse des anticipations d’inflation des ménages qui voient l’essence tomber à 4 dollars le gallon après avoir dépassé 5 dollars le gallon en juin. Les créations d’emplois restent élevées même si un peu moins dynamiques avec 315 000 créations d’emplois en août. Le taux de chômage attendu stable à 3,5% apparaît légèrement supérieur à 3,7% mais cela s’explique surtout par la hausse du taux de participation qui passe de 62,1% en juillet à 62,4% en août.
Ces différents indicateurs laissaient entrevoir la possibilité d’un soft landing c’est-à-dire le maintien de la croissance du produit intérieur brut à un niveau suffisant pour éviter la récession malgré les politiques monétaires restrictives. Néanmoins, de nouvelles craintes ont émergé avec les chiffres de l’inflation qui s’est détendue en aout (8.3% vs. 8.5% en juillet) mais pas autant qu’attendu par le marché. La surprise provient surtout de l’accélération marquée de la composante sous-jacente (hors alimentation et énergie) à +0,6% en glissement mensuel vs +0,3% attendu et +0,3% en juillet, portée notamment par les services et les loyers. Cela laisse encore du potentiel à la hausse pour les taux afin d’atteindre la cible d’une inflation à moyen terme à 2% et les investisseurs anticipent une hausse des taux directeurs de la FED de 75bps au Federal Open Market Committee de septembre.
Dans ce contexte, les entreprises américaines montrent une certaine résilience après des publications rassurantes au premier semestre. L’inflation des coûts et la force du dollar qui pénalise les exportations, ont néanmoins eu pour effet une révision à la baisse des bénéfices. Pour l’année 2022, la croissance des Bénéfices Par Action de l’indice S&P 500 est désormais attendue à +8% contre +10% fin juin, avec une forte disparité sectorielle, les entreprises dans les secteurs de l’énergie, des matières premières et des services aux collectivités ayant révisé à la hausse.
Achevé de rédiger le 19/09/2022