L’environnement
Sanitaire – La pandémie, qui n’est pas encore proche de sa fin, reste le moteur le plus important de l’activité économique mondiale et du commerce international.
Économie – Même si l’activité au premier trimestre devrait être moins forte qu’initialement prévu, le niveau de la plupart des économies reste sur des niveaux élevés. De plus, après une performance médiocre en 2021 qui a pesé sur le reste du monde, la Chine, deuxième économie mondiale derrière les États-Unis, met en place des mesures de relance.
Malgré les dysfonctionnements des chaines d’approvisionnement et les pénuries, la progression de la consommation de biens et de services, les niveaux élevés de l’épargne, la bonne santé des entreprises, un marché du travail bien orienté et un commerce international fort soutiennent l’activité économique.
Banques Centrales et inflation – Depuis plus de 30 ans, la politique monétaire ultra accommodante de la FED était l’un des principaux moteurs de la performance des marchés actions et obligataires. Aujourd’hui, à cause d’une inflation qui s’emballe (7% a/a en décembre) et d’un taux de chômage proche de son plus bas (3,9% en décembre), la politique monétaire change et prend un tournant hawkish (hausse des taux de Fed Fund, à la fin décembre de 0,75% si la hausse des prix se tasse et 1% si les prix ne connaissent pas d’accalmie).
Malheureusement, aujourd’hui, le cocktail composé du resserrement de la politique monétaire de la Fed afin de combattre l’inflation et d’une réduction du déficit budgétaire sur l’exercice en cours (parce que J. Biden ne parvient pas à faire voter ses réformes) n’est pas du goût des marchés.
Toutefois, le risque d’une forte correction est minime. En effet, même en hausse, les taux resteront bas et l’économie américaine reste haussière et encore loin de la fin de sa reprise.
Les risques susceptibles de perturber les marchés
Géopolitique – La montée des tensions entre la Russie et l’Ukraine. Dans ce conflit, qui n’est
pas une menace immédiate, ce serait l’Europe la plus exposée.
L’incapacité de l’OPEP+ à tenir ses engagements d’approvisionnement sur le marché du pétrole.
Économique – Les dégâts que pourrait infliger la Chine sur l’économie mondiale, si elle s’entête à gérer la crise sanitaire par la stratégie du « Zéro-Covid ».
Sanitaire - De nouveaux variants après omicron.
Monétaire – Un mauvais dosage des mesures pour lutter contre l’inflation.
Allocation
Tout d’abord, il faut se rappeler que le risque sanitaire brouille la visibilité sur les perspectives de croissance des économies, les bénéfices des entreprises et mine le moral des investisseurs.
L’économie et la bonne santé des entreprises, plus fortes que l’inflation et la hausse des taux mais vulnérables face à la Covid-19. Après l’exceptionnelle reprise consécutive à la pandémie, le rattrapage se poursuit. Dans ce contexte, la croissance économique va ralentir sur ce trimestre, mais restera sur des niveaux élevés en 2022 (autour de 4%) et 2023 (et 2,5%/3%).
Les entreprises devraient tenir le cap et continuer d’afficher des bénéfices en hausse.
Le problème de l’inflation. La réaction des Banques Centrales (FED, BoE, Australie) est de durcir leur politique monétaire. Les taux directeurs, et par la suite les rendements obligataires, vont augmenter. Toutefois, au vu des prévisions actuelles, le traitement s’annonce homéopathique.
Compte tenu de ce scénario plutôt optimiste mais largement dépendant de la pandémie, aucune trajectoire ne se dessine et la volatilité est élevée. Nous maintenons, pour sa souplesse, une allocation neutre.
Actions : Neutre sur la classe d’actifs. Neutre sur les actions européennes, américaines et japonaises, mais plus de prudence sur les émergents (légère sous-exposition).
Obligations : Peu d’intérêt.
La hausse des taux souverains nous incite à sous-pondérer cette catégorie d’obligations, à l’exception de la Chine (neutre) dont les taux longs devraient se contracter.
Les spreads de crédit IG sont très resserrés, la prime de risque est trop faible. Prudence donc sur l’IG. Le HY est plus attractif, notamment pour les obligations européennes.
Légère surpondération des obligations indexées inflation européennes, mais retour à la neutralité pour les américaines.
Neutralité sur les obligations convertibles.
Valeurs refuge. Dans un contexte d’incertitudes, les valeurs refuges retrouvent de l’intérêt. Nous sommes donc plus positifs sur l’or qui reste soutenu par les taux d’intérêt négatifs aux USA.
Achevé de rédiger le 26 janvier 2022