L’automobile est un important client de l’écosystème des semi-conducteurs. Ces puces électroniques sont nécessaires au fonctionnement du moteur mais garantissent également la sécurité grâce aux radars, caméras et capteurs à l’intérieur du véhicule. Leur adoption s’accélère avec la sophistication de l’aide à la conduite (ADAS - advanced driver-assistance system) et la transition vers des véhicules électriques. D’après l’estimation des fabricants, un véhicule électrique contient approximativement deux fois plus de composants qu’un véhicule thermique. Enfin, certaines sociétés précurseurs utilisent des semi-conducteurs pour développer des logiciels de conduite autonome.
Pat Gelsinger, le Président-Directeur Général de la société américaine de semi-conducteurs Intel, a estimé que les puces électroniques pourraient représenter jusqu’à 20 % du coût d’une voiture nouvelle génération d’ici à 2030. Le marché adressable s’élèverait alors à 11 % du total du marché du silicium.
Pour répondre à cette demande et résorber les pénuries survenues durant la pandémie, les fabricants de puces investissent massivement. Ils souhaitent par exemple prendre des parts de marché sur les semi-conducteurs composites, qui combinent plusieurs éléments du tableau périodique pour réduire les pertes de puissance et la surchauffe des matériaux. C’est notamment le cas des puces en Carbure de Silicium (SiC) ou en Nitrure de Gallium (GaN). STMicroelectronics a annoncé une coopération avec la société de matériaux S.O.I.T.E.C pour utiliser sa technologie SmartSiC pour produire des puces SiC de 200mm. Cette coopération a pour but d’améliorer la qualité des produits et les rendements de fabrication.
Les constructeurs automobiles signent aussi des partenariats avec les fabricants de puces à l’image de Stellantis et Infineon ou Renault et Qualcomm Technologies, qui ont l’intention d'aller plus loin dans leur collaboration technologique en développant des plateformes automobiles hautes performances qui prendront en charge le cockpit numérique, la connectivité et les systèmes avancés d'aide à la conduite.
Afin de garantir la sécurité de la chaine de valeur et de promouvoir les entreprises nationales, les Etats soutiennent ces acteurs. C’est l’intention du Chips and Science Act voté en Juillet 2022 par l’administration de Joe Biden. Le plan prévoit 52 milliards de dollars de subventions et d’investissements dans la recherche ainsi que des crédits d’impôt pour inciter à la fabrication de semi-conducteurs sur le sol américain. L’Union Européenne a aussi adopté le European Chip Act pour monter à 20 % de parts de marché à l’échelle mondiale à horizon 2030, contre 10 % aujourd’hui.
Achevé de rédiger le 4 janvier 2023