L’engouement suscité par l’Intelligence Artificielle (IA) sur les marchés financiers depuis le lancement du ChatGPT par OpenAI en novembre 2022 a accéléré les dépenses de R&D et de CAPEX des entreprises. L’automatisation des processus promettant de réels gains de productivité explique l’étendue des nouveaux cas d’utilisation dans différents secteurs économiques tels que la santé, le commerce de détail, l’automobile, les services clients, les semi-conducteurs etc. En effet, les stratégies d’automatisation des processus préexistantes bénéficieraient de nouvelles capacités apportées par l’IA générative qui « a désormais la capacité non seulement de consommer de grands ensembles de données, mais aussi de comprendre plus profondément le contexte du domaine et d'apprendre à partir de données incrémentielles ». Ainsi, environ 20% de grandes entreprises souhaitent apporter des changements intégrant l’IA1.
Selon une étude publiée par Man Group, l’attention sur les marchés est davantage tournée vers le secteur de la technologie et notamment sur les sujets tels que « le cloud, l’IA et l’électronique grand public ». Cela peut être visible à travers la part du rendement de l’indice MSCI World au deuxième trimestre 2023 des principales entreprises de la technologie, à savoir Apple, Microsoft, Nvidia, Amazon et Meta qui est d’environ 44%2.
Les potentiels bénéficiaires de cette innovation technologique sont d’une part, les entreprises d’infrastructure software qui prennent en charge la création de nouvelles fonctionnalités d’applications basées sur l'IA générative, puis d’autre part, les entreprises de logiciels telles que Microsoft et Salesforce qui apportent des solutions optimisées intégrant l’IA. A titre d’illustration, Microsoft est bien positionnée sur les deux fronts, avec Azure OpenAI Services représentant une plate-forme pour les entreprises qui souhaitent construire des applications, mais également des fonctionnalités d'application basées sur l'IA générative comme Github Copilote3.
En effet, grâce à leur taille et leur portée, les plus grandes entreprises technologiques telles que Microsoft, Meta, Amazon, Apple aux Etats-Unis, puis Alibaba, Baidu et Tencent en Chine seraient les premières à pouvoir monétiser cette vague4.
Exane note dans son étude sur les impacts de l’IA que les potentiels perdants dans cette course seraient les entreprises qui prendront du retard par rapport à leurs concurrents en matière d’efficacité si elles n’intègrent pas ces outils.
Enfin, cette tendance de l’IA a conduit également les grandes puissances économiques à se lancer dans une course à la régulation. En effet, le Royaume Uni, après les Etats-Unis, l’Union Européenne et la Chine, souhaite « accueillir, à terme, le siège d'un potentiel régulateur mondial de l'IA »56.