L’augmentation récente des prix des services de restauration rapide touche probablement à sa fin. Le point de bascule a été atteint notamment pour les revenus les plus modestes qui privilégient toujours davantage et depuis quelques temps les supermarchés / épiceries au service de restauration rapide. La tendance est à des commandes comportant moins d’articles, moins de dépenses en alcools et une favorisation des menus classiques voire bon marché plutôt que premium.
De plus, la hausse des prix des menus des chaines de restauration rapide les met désormais en concurrence avec les premiers prix de la restauration traditionnelle. En réponses, les offres promotionnelles se multiplient chez certains acteurs pour prendre à contrepied ce constat comme un nouveau (petit) menu chez McDonalds à 5 $ ou une formule petit déjeuner à 3 $ chez Wendy’s.
Le secteur est scindé entre les marques affichant du trafic et un dynamisme des ventes et les autres en difficulté. De nouvelles marques devraient cependant rejoindre la dynamique du premier groupe.
Les sociétés les plus défensives avec une croissance modérée pourrait connaitre un deuxième semestre particulièrement dynamique suite à un changement de comportement des consommateurs qui tendrait vers les propositions les moins chères et à des valorisations à la hausse soutenue par une meilleure visibilité.
L’optimisme est donc de mise pour le secteur même s’il va de pair avec la prudence dans un marché plus sensible que d’autres à l’inflation et aux pressions macroéconomiques (32,5 % d’inflation cumulée dans la restauration rapide depuis 2019).
La valorisation moyenne du secteur est globalement peu exigeante (~ 12 x EV/EBITDA** soit 10 % inférieure à la moyenne sur 10 ans).
Domino’s Pizza, Chipotle Mexican Grill et Texas Roadhouse ont la faveur des analystes qui leur donnent encore une belle marge de croissance pour le second semestre après une première partie d’année déjà convaincante. Cependant certaines chaines restent exposées à des difficultés de trafic au sein de leur restaurant à l’instar de McDonalds. Cela s’est traduit par une mauvaise performance du titre de ‑ 16 % depuis le début de l’année.
L’écart croissant entre les performances des marques impose une sélectivité sur les sociétés qui bénéficieront d’une augmentation de leurs bénéfices et de leurs parts de marchés dans les prochains mois.
Achevé de rédiger le 9 juillet 2024