Le lithium est un élément métallique très léger, qui se présente sous forme de poudre une fois raffiné et transformé. Du fait de sa légèreté et de sa densité énergétique élevée, ses utilisations très variées sont dominées depuis 2015 par le secteur des batteries rechargeables.
Devenu un composant essentiel pour la fabrication de voitures électriques, le lithium devrait jouer un rôle stratégique dans la transition énergétique. Ainsi, la demande mondiale liée à la décarbonation serait multipliée par 40 d’ici à 2040 selon l’Agence Internationale de l’Energie.
De plus, les enjeux industriels et l’actuel contexte géopolitique, notamment les tensions entre la Chine et l’Occident, rendent la concentration de l’extraction de cette matière première particulièrement problématique. En effet, la production minière de lithium est principalement assurée par l’Australie (52%), le Chili (22%) et la Chine (13%). Mais sa transformation reste encore plus concentrée : 58 % en Chine, 29 % au Chili, 10 % en Argentine. Le développement de l’extraction et de la transformation locale de lithium est donc un enjeu d’autonomie pour la Commission Européenne.
Face à un marché du lithium tendu, causé par l’adoption accélérée des véhicules électriques, la société française Imerys ambitionne de devenir à partir de 2028 l’un des principaux producteurs européens de cette ressource, notamment grâce au projet de mine « EMILI ». Localisé en France, sur le site de Beauvoir et soutenu par le gouvernement dans le cadre du plan d’investissement France 2030, le projet est estimé à 1 milliard d’euros. Une fois opérationnelle, la mine produirait 34 000 tonnes de lithium par an, ce qui permettrait d’équiper environ 700 000 véhicules électriques annuellement sur une durée de 30 ans et donc, de réduire la dépendance aux importations de lithium. Le coût d’extraction devrait se situer entre 7 €/kg et 9 €/kg, un niveau compétitif sur le marché européen et qui garantirait ainsi un retour sur investissement intéressant pour ce projet.
Afin de préserver l’environnement et la biodiversité, Imerys compte exploiter le gisement de lithium en sous-sol, et non pas à l’air libre. En effet, ce projet serait en conformité avec la norme IRMA (l’Initiative pour l’Assurance d’une Extraction Minière Responsable).
Néanmoins, le processus de fabrication du lithium étant complexe, les scientifiques du laboratoire GéoRessources, qui étudient le site de Beauvoir depuis 2018, ainsi que le groupe lui-même, expriment un optimisme mesuré concernant la date du début d’exploitation du gisement.
Achevé de rédiger le 14 novembre 2022