1 - Après la nette hausse des marchés actions sur ces six premiers mois, quelle stratégie d’investissement adopter ?
L’année 2020 fut une année de fort ralentissement lié à la crise sanitaire. L’année 2021 est logiquement une année de vif rebond de l’économie mondiale, accompagnée d’une hausse temporaire du prix des matières premières et des coûts logistiques. Dans ce contexte, sur le plan de la sélection de titres, la thématique majeure de cette année est de privilégier les entreprises capables de répercuter, a minima, la hausse de leurs coûts à leurs clients, le fameux « pricing power ».
Au final, la belle performance du premier semestre 2021 est assez comparable à celle que nous avions vécu en 2019. En effet, il y a deux ans, le Cac 40 avait progressé de 17,1 % sur les six premiers mois. Et l’indice s’était encore apprécié de 7,9% au deuxième semestre. Par conséquent, il n’est pas sûr qu’après cette hausse sensible, des prises de bénéfices aient lieu, même si elles seraient logiques. Il existe aussi des raisons pour aller plus haut et tutoyer le record historique, au-delà de 6.900 points de septembre 2000. Les banques centrales américaine et européenne vont continuer de soutenir massivement la croissance économique tout au long de l’été. Du côté des entreprises, les publications de résultats semestriels, à partir de fin juillet, devraient être excellentes, portées par la reprise d’activité en cours. Cependant, les mois à venir ne sont pas totalement dénués de risques. L’Inflation, tout d’abord : les investisseurs ont estimé jusqu’à présent que la flambée des prix ne durerait pas et, donc, qu’il n’y avait pas de raison qu’elle provoque une hausse significative des taux d’intérêt. Ce scénario optimiste pourrait toutefois évoluer si l’indice des prix à la consommation restait plusieurs mois autour de 5 % aux Etats-Unis. Ensuite, la situation sur le front de crise sanitaire s’est améliorée mais n’est pas totalement résolue. Dans les pays développés, à l’exception du Japon, le taux de couverture de la population adulte approchera cet été le seuil de 50 %. Toutefois, un niveau encore supérieur est nécessaire pour enrayer la circulation de la Covid-19. En outre, il faudra attendre encore pour que la plupart des pays émergents obtiennent les mêmes taux de vaccination. Le virus et ses variants continuent donc à faire parler d’eux. En Europe, il existe aussi une échéance politique. Le 26 septembre, les élections fédérales allemandes seront à suivre de près alors que la chancelière sortante, Angela Merkel, ne se représente pas.
Dans un contexte au global plutôt favorable, le Cac 40 pourrait continuer à progresser vers son record historique, sans que cela empêche l’indice de subir temporairement des prises de profit. C’est pourquoi pour naviguer entre craintes d’une surchauffe de l’économie et peur d’un ralentissement à cause de la crise sanitaire, une approche équilibrée entre cycliques industrielles, financières et valeurs de croissance semble judicieuse.
Il est aussi raisonnable de continuer à acheter dans une optique de long terme les phases de repli sur les entreprises de qualité, bien positionnées et bénéficiant de grandes tendances à l’oeuvre comme l’innovation technologique, la transition énergétique, le progrès médical ou encore la recherche du bien-être.
En terme géographique, nous privilégions les actions de la zone euro, zone où la croissance doit accélérer le plus dans les mois à venir. A contrario, nous sommes sous-exposés sur les actions japonaises. La campagne de vaccination a eu du mal à démarrer dans l’archipel nippon. Cela pourrait y ralentir le rebond de l’activité.
2 - Quels segments surponder au sein de l’obligataire ?
Nous sommes positifs sur le crédit européen Investment grade et High Yield malgré sa belle performance récente. Le niveau des taux de défaut, la réouverture des économies européennes qui devrait soutenir les fondamentaux (notamment des émetteurs des secteurs les plus touchés par la crise), la recherche de rendements de la part des investisseurs et les politiques accommodantes des banques centrales restent des facteurs de soutien importants. Les obligations convertibles peuvent aussi être une diversification intéressante. Nous trouvons moins de valeur sur les obligations d’Etat américaines et de la zone euro.
Achevé de rédiger le 16 juillet 2021